
CHOC DE LA MUSIQUE 1998
"Une écoute-stupéfiante de naturel à un
prix
raisonnable"
Pour : un réalisme saisissant et une subtilité
extraordinaire Contre: rien
Face
à la "Tibre", nous rendons les armes : il
s'agit d'une des enceintes les plus extraordinaires
que nous ayons écoutées depuis plusieurs mois. A
ce prix, cela tient vraiment du miracle! Comme à
l'accoutumée, la restitution musicale enthousiasme
par sa limpidité, sa capacité à illuminer le
moindre détail de la prise de son. D'un disque à
l'autre, d'un amplificateur ou d'un lecteur de CD à
l'autre, les différences se perçoivent toujours
distinctement. La "Tibre" agit comme un
redoutable révélateur. Elle n'a pourtant rien d'un
glacial analyseur de spectre qui confondrait musique
et chiffres, mais fait davantage appel aux sens qu'à
la raison pure : les atmosphères, les acoustiques,
les couleurs sautent aux oreilles. Très rapide,
cette enceinte permet d'apprécier
|
Retour
Menu Presse
Page suivante
|
|
|
les nuances les plus subtiles
d'un phrasé comme (éloquence discrète d'un vibrato. L'équilibre
tonal force l'admiration car, d'une extrémité à l'autre
du spectre, il ne souligne ni ne masque aucune zone. Le
grave peut "descendre" très bas sans perdre ni sa
fermeté ni sa netteté et l'aigu enthousiasme par son
absence de raideur, sa propension à laisser la musique s'épanouir
et sa précision. Ces qualités permettent de dessiner une
image stéréophonique large, profonde et haute. La musique
ne reste jamais au fond de l'enceinte ni au ras du sol mais
s'élève naturellement selon la hauteur de la source
(piano, voix, violon). Une formidable projection sonore fait
oublier toute sensation d'émission sonore ponctuelle et
fait circuler la musique à travers la salle d'écoute, bien
au‑delà du simple cadre des enceintes. Totalement
exempte de "son de boîte", la "Tibre"
restitue la musique avec un sens très sûr des contrastes,
du relief et de la luminosité. Le piano caressant d'Alfred
Brendel (sonates de Beethoven Philips) enveloppe l'auditeur
d'une façon troublante. A l'opposé, la relative opacité
de l'enregistrement des sonates de Beethoven par François‑Frédéric
Guy laisse le piano plus en retrait. Une des principales
qualités e cette enceinte est de restituer la musique avec
subtilité et précision sans en réduire le volume. Les
enceintes précises et maigrichonnes sont légion. La
"Tibre" trace les contours d'une main sure sans hésiter
à puiser dans sa riche palette de couleurs: la densité
harmonique des sons (quand !a prise de son le permet, bien sûr)
ne ralentit jamais leur trajectoire. Un piano peut être à
la fois très bien cadré dans l'espace, précis sur toute
l'étendue de son clavier et diffuser de capiteux parfums
(Arrau, Richter, Zimerman). De même, la "Tibre"
restitue foute la plénitude d'un grand orchestre,
clairement échelonné sur des plans bien distincts dans
l'espace. La réserve dynamique est immense et cette
enceinte ne fléchit pas face aux plus imposants
fortissimos.
|
|
Un piano peut être à
la fois très bien cadré dans l'espace, précis sur toute
l'étendue de son clavier et diffuser de capiteux parfums
(Arrau, Richter, Zimerman). De même, la "Tibre"
restitue foute la plénitude d'un grand orchestre,
clairement échelonné sur des plans bien distincts dans
l'espace. La réserve dynamique est immense et cette
enceinte ne fléchit pas face aux plus imposants
fortissimos.
Très souple et facile à
utiliser, la "Tibre" n'en a pas
moins un
fort
potentiel musical. Elle s'adapte sans rechigner aux qualités
de (amplificateur mais elle donnera le meilleur
d'elle-même avec des électroniques soignées. Aussi,
associer la "Tibre" à un amplificateur de 5 000
à 10 000 francs ne nous semble pas incongru. Sa remarquable
homogénéité et son absence de coloration propre laissent
très ouvertes les possibilités d'association.
Désarmante
d'intelligence, cette enceinte, malgré des dizaines
d'heures d'écoute, n'a pas révélé la moindre faiblesse
et s'impose comme la référence de sa catégorie. Les
concurrents ont du souci à se faire.
Philippe Venturini
|
|